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2023 : Des grandes incertitudes obligent l’économie à se transformer


L’équipe de Laval économique est constamment à l’affût des nouvelles tendances. Non seulement nous consultons nos différents experts à l’interne, nous assistons également à des panels d’experts, comme le panel sur les perspectives économiques organisé par la CCIL, et à des présentations par différentes institutions financières et organisations économiques. De plus, en ce début d’année, plusieurs sources publient des prévisions pour l’année à venir. Dans ce blogue, nous souhaitons partager nos réflexions sur les perspectives économiques pour 2023, basées sur toutes ces diverses sources d’information. Notamment, nous partagerons les tendances phares pour alimenter vos réflexions et identifier des opportunités de développement pour votre entreprise. N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires ou à nous contacter pour avoir des conseils de l’un de nos experts.

L’année 2023 s’annonce incertaine : l’inflation continue de dominer les nouvelles économiques, tout comme les taux d’intérêt ont également leur mot à dire sur les tendances macroéconomiques. Si une récession n’est pas encore confirmée au Canada ou au Québec, les indices et statistiques sont à la baisse et une baisse de confiance semble ancrée dans l’esprit des entrepreneurs[i] et des consommateurs[ii]. Néanmoins, certains demeurent modérément optimistes et prévoient que 2023 peut être une année de ralentissement économique sans que ce soit nécessairement une récession[iii]. Récession ou non, l’inflation a déjà commencé à ralentir et si la tendance se maintient et l’inflation retourne dans la zone de confort de la Banque du Canada, cette dernière pourrait décider d’adoucir les taux d’intérêt vers la fin de l’année ou au début 2024[iv].

Pénurie de main-d’œuvre

Sur cette toile de fond, plusieurs tendances continuent de forcer les entreprises à être créatives, proactives et innovantes. D’abord, la pénurie de main-d’œuvre, provenant d’une tendance lourde de vieillissement démographique, sera encore cette année une difficulté pour les entreprises. Le manque de travailleurs est important, tout comme les effets de celui-ci. Les salaires sont en hausse, le taux de chômage est faible depuis longtemps et le manque de travailleurs est au point qu’on chiffre les sommes dites « laissées sur la table » dans les milliards de dollars[v].

Plusieurs solutions ont déjà été évoquées pour aider à réduire ce manque de personnel. Parmi les pistes de solutions, on retrouve l’idée de miser sur les travailleurs plus âgés afin de les inciter à rester plus longtemps sur le marché du travail, par exemple avec des crédits d’impôt, des horaires plus flexibles et d’autres conditions de travail recherchées. Or, même si cela peut aider à réduire l’enjeu, il en demeure que ces travailleurs finiront par se retirer du marché du travail, auquel moment un remplacement peut être nécessaire. Cet enjeu est prioritaire pour Laval et une grande rencontre d’impact main-d’œuvre a eu lieu à l’automne dernier. Suivant cette rencontre, un plan d’action sera déployé en 2023 afin d’identifier des pistes d’interventions. Une autre solution qui s’offre aux entreprises face au manque de main-d’œuvre est d’amorcer ou d’accélérer leur transformation technologique, comme l’automatisation des procédés ou encore l’application de l’intelligence artificielle.

Productivité

Dans un contexte de hausse de taux d’intérêt et de pénurie de main-d’œuvre, il peut être difficile d’obtenir les équipements et les employés nécessaires pour augmenter la production par un agrandissement des installations. Dans ces cas, augmenter la productivité[vi] peut être une solution. Or, comment fait-on pour rendre ses employés et ses outils de production plus productifs?

La tendance actuelle est de miser sur la transformation technologique[vii] : utiliser les innovations technologiques afin d’améliorer les processus de production. Par exemple, par l’automatisation d’une partie de la fabrication. Le temps des employés affecté à cette étape de production peut alors être déployé ailleurs dans la chaîne de production, augmentant ainsi la production totale et la production par employé. Bien sûr, un tel changement n’est pas facile à opérer et nécessite aussi des investissements, mais le gain net est souvent élevé et en vaut la peine d’être considéré sérieusement. Pour aider les entreprises qui envisagent une transformation technologique, Laval économique propose des programmes, tels que le Virage techno – manufacturier, qui offre un parcours personnalisé ainsi que de l’aide financière pouvant aller jusqu’à 125 000 $.

Transition écologique ou le virage vert

En parallèle des tendances déjà nommées, la transition écologique continue de s’imposer aux entreprises. Les consommateurs et les gouvernements exigent de plus en plus des efforts supplémentaires des entreprises en matière de l’environnement[viii]. Que ce soit pour le transport, les processus de production ou encore les emballages, les entreprises sont appelées à réduire leur empreinte sur l’environnement et leur utilisation des ressources naturelles. Parmi les nombreuses pratiques en développement durable, notons en exemple l’utilisation de véhicules électriques, la participation dans l’économie circulaire ou encore l’abandon des plastiques à usage unique. En fait, la tendance est si forte qu’il y a une demande particulière pour des entreprises qui peuvent livrer des services et produits plus écologiques, ce qui implique également les entreprises entre elles. Il y a donc une multitude d’opportunités d’affaires à découvrir dans ce virage vert que le Québec a déjà entamé, mais qui est loin d’être terminé.

Conclusion

À travers les tendances discutées ci-dessus, nous remarquons certaines perspectives globales en ce qui concerne l’économie lavalloise. Si les taux d’intérêt rendent les investissements plus couteux, le manque de main-d’œuvre, la compétition et l’inflation forcent les entreprises tout de même à innover et s’améliorer continuellement. Or, certains secteurs seront en meilleure position pour ce faire que d’autres[ix]. Nous projetons que des secteurs tels que le manufacturier, les sciences de la vie, les TIC et l’agroalimentaire pourront mieux tirer leur épingle du jeu, notamment en raison de la forte demande et les opportunités offertes par les nouvelles technologies. En contrepartie, des secteurs qui dépendent davantage de la demande discrétionnaire des ménages sont beaucoup plus menacés par une économie affaiblie par les taux d’intérêt et l’inflation. Pensons notamment au commerce de détail, à la restauration et l’hébergement ainsi qu’à la construction.

Il en demeure que, peu importe le secteur, une entreprise qui osera innover dans son modèle d’affaires et faire appel à tous les outils technologiques et opportunités de croissance disponibles saura faire face à ce ralentissement économique qui se dessine à l’horizon. Chez Laval économique, nos experts sont là pour vous guider vers des solutions d’affaires en ce sens.

 

Elmer van der Vlugt, économiste, Laval économique

 

 

[i] https://www.banqueducanada.ca/2023/01/enquete-sur-les-perspectives-des-entreprises-quatrieme-trimestre-de-2022/

[ii] https://www.banqueducanada.ca/2023/01/enquete-sur-les-attentes-des-consommateurs-au-canada-quatrieme-trimestre-de-2022/

[iii] https://www.bdc.ca/fr/articles-outils/blogue/perspectives-economiques-2023-matiere-prudence-mais-pas-panique

https://www.conseiller.ca/nouvelles/economie/la-fcei-ne-sattend-pas-a-une-recession/

[iv] https://www.bdc.ca/fr/articles-outils/blogue/perspectives-economiques-2023-matiere-prudence-mais-pas-panique

https://www.desjardins.com/content/dam/pdf/fr/particuliers/epargne-placements/etudes-economiques/quoi-surveiller-2023-13-janvier-2023.pdf

https://www.bnc.ca/content/dam/bnc/taux-analyses/analyse-eco/point-de-mire-bdc.pdf

[v] https://meq.ca/initiatives/penurie-de-travailleurs-qui-a-un-plan-vraiment-serieux/

[vi] La productivité concerne le niveau de production par rapport aux ressources nécessaires. Autrement dit, plus une entreprise est productive, plus elle arrive à produire avec les mêmes ressources (humaines, capitales et autres). Donc, augmenter la productivité permet d’augmenter le chiffre d’affaires sans nécessairement avoir besoin de plus de travailleurs ou plus de capital. En effet, c’est l’efficience de la production qui se retrouve bonifiée.

[vii] https://cpp.hec.ca/lindustrie-4-0-un-virage-necessaire-pour-ameliorer-la-competitivite-des-entreprises-canadiennes/

[viii] https://www.pwc.com/ca/fr/industries/consumer-markets/consumer-insights-2021.html

https://www.ey.com/fr_ca/news/2021/08/sixty-nine-percent-of-canadian-consumers-expect-companies-to-solve-sustainability-issues

https://www.tbs-sct.canada.ca/pol/doc-fra.aspx?id=32573&section=html

[ix] Voir aussi : https://www.desjardins.com/content/dam/pdf/fr/particuliers/epargne-placements/etudes-economiques/ralentissement-economie-5-octobre-2022.pdf